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Stéphan Le Doaré

Le VAKOG et le portable

La PNL (Programmation Neuro-Linguistique) organise nos sens selon la formule VAKOG. V pour Visuel, A pour Auditif, K pour Kinesthésique, O pour Olfactif et G pour Gustatif. C'est ce qu'on appelle la technique des "canaux sensoriels".

Visuel, Auditif, Kinesthésique, peuvent être appréhendés comme étant nos "capteurs d'empathie"

Les trois premiers, Visuel, Auditif, Kinesthésique, peuvent être appréhendés comme étant nos "capteurs d'empathie". Si l'on va un peu plus loin, ces trois items définissent des personnalités légèrement différentes.


Le Visuel :

La personnalité Visuelle correspond à quelqu'un qui parle vite, qui sera à l'aise avec la question-réponse ou le débat, et qui utilisera un vocabulaire tel que "vous voyez ? Regardez ! Je vois ce que vous voulez dire, etc.."


L'Auditif

L'Auditif parle moins vite que le Visuel. Il est un peu plus en retrait, écoute plus son interlocuteur, utilise un vocabulaire tel que : "Ecoutez ! J'entends bien mais... Cela sonne... ça résonne... etc..."


Le Kinesthésique

Lui aime le toucher. Sa parole sera lente, il cherchera à entrer en contact physique, à franchir la limite de "l'espace vital" de la personne qu'il a en face de lui. Son vocabulaire est emprunté au toucher. "Prenez ce personnage... On touche du doigt..."



Pour entrer en empathie, c'est à dire être en connexion avec son interlocuteur et avoir la faculté de se mettre à sa place pour s'imprégner de son ressenti profond, les V/A/K doivent être concordants. Prenons l'exemple d'un commercial qui rencontre un chef d'entreprise. Le commercial qui utilise la PNL et le principe VAKOG va identifier son interlocuteur : le patron parle vite, c'est un visuel. S'il lui serre la main et s'approche de lui, il est plutôt kinesthésique. Le but va être d'adapter son discours à son interlocuteur. Le commercial doit ralentir son flux de parole s'il a en face de lui un kinesthésique, il doit choisir son vocabulaire. Bref, vous l'aurez compris, l'empathie fonctionne si l'on est sur le même registre. On parlera rapidement à un visuel, on utilise le vocabulaire du son pour un auditif.

L'enseigne Abercrombie & Fitch utilise le système VAKOG dans son ensemble en apportant une expérience poly-sensorielle

(Pour l'anecdote, l'enseigne Abercrombie & Fitch utilise le système VAKOG dans son ensemble en apportant une expérience poly-sensorielle : le consommateur utilise entre 4 et 5 sens dans ses magasins sombres et parfumés.)


Ceci étant posé, on peut s'intéresser aux modifications induites par les smartphones et autres tablettes dans la construction du VAKOG. Ceci n'est même pas nouveau, la radio puis la télévision ont façonné des VAKOG différents. La radio a influencé la société qui s'est trouvé être auditive. Puis la télévision a renforcé le V, le visuel. Mais les smartphones et les tablettes, avec les vidéos mais surtout avec les réseaux sociaux, ont fait explosé une population de visuels. Les jeunes parlent vite, répondent en abrégé, ont inventé des langages sms, s'ennuient très rapidement si la conversation traine... Ça vous rappelle peut-être quelque chose...

Ceci explique par exemple l'incompréhension entre parents et enfants, les difficultés de compréhension lors d'exercices nécessitant de la patience (lire des énoncés de plus de 4 lignes). Et malheur à l'enfant à fort potentiel auditif (plus timide par exemple) ou kinesthésique, inintéressant voire banni du groupe de copains.


Des études ont montré la transformation des zones du cerveau lors de l'utilisation des objets de l'Internet. De plus la perte de l'apprentissage de la lecture de fond (un livre de 300 pages) rend plus difficile la projection de la pensée et la traduction d'un imaginaire complexe. Mais avec le système VAKOG, la dyslexie peut par exemple être corrigée en associant l'audition dès lors qu'un auditif se retrouve perdu dans un apprentissage visuel.


Aujourd'hui, nous sommes dans le royaume de la série Netflix, dont les codes sont toujours les mêmes et décrits dans tous les manuels de construction du récit narratif : situation initiale -> problème du héros -> péripéties -> personnages secondaires -> dénouement. On trouve, toujours, un suspens au milieu et à la fin de l'épisode pour relancer le prochain opus. La consommation des séries est vertigineuse depuis quelques années et a remplacé la soirée de lecture ou la discussion familiale.


La consommation des séries est vertigineuse depuis quelques années et a remplacé la soirée de lecture ou la discussion familiale.

Et les chiffres sont fous : la moyenne mondiale est en effet de 47 jours (8 pour les films, 39 pour les séries). Les Péruviens restent devant Netflix 80 jours par an, les Argentins 77, les Chiliens 75, les Mexicains 74 et les Colombiens 70. Ceci explique sans doute l'abondance de productions en langue espagnole. Les Américains se contentent de 63 jours, tandis qu'en Europe, les Suisses s'imposent comme les champions du divan avec 57 jours, soit deux de plus que les Britanniques et cinq de plus que les Irlandais et les Hollandais. Les Belges arrivent en cinquième position, à égalité avec les Français et les Suédois.


La conjonction des effets des réseaux sociaux et du visionnage sans frein de séries laisse augurer de nombreux enjeux sociétaux à venir : narcissisme exacerbé, besoin d'histoires fortes et violentes, problème de concentration, déconnexion de la réalité, etc ...

La conjonction des effets des réseaux sociaux et du visionnage sans frein de séries laisse augurer de nombreux enjeux sociétaux à venir


L'analyse du VAKOG dès les classes de primaire pourraient en partie permettre une aide à l'apprentissage, mais de toute évidence, en l'espace de quinze ans, une charnière a été franchie dans le monde occidental et celle-ci va rebattre bien des cartes.


Stéphan Le Doaré

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