Quand on aborde le sujet de la voiture autonome, on a l'impression d'un long serpent de mer, comme le dit l'expression. On en parle, et on en reparle sans jamais en voir le bout.
C'était sans compter un certain Elon Musk et la façon géniale qu'il a de prendre les problématiques autrement, pour nous entrainer vers des possibles que personne n'avait envisagé avant lui. tout simplement peut-être parce que cet homme fait fi de ces fameuse "barrières limitantes" dont on nous rabache les oreilles à chaque podcast de développement personnel. Nous les écoutons. Musk, lui, met en pratique.
Cet homme fait fi de ces fameuse "barrières limitantes" !
Ainsi, la voiture autonome, au départ, se présentait comme un ensemble bourré d'électronique, intégrant un GPS, des cartes routières électroniques, des capteurs et surtout, un logiciel permettant d'analyser l'environnement et les différents éléments d'interaction que sont les humains, les vélos, les arbres, les routes, les trottoirs, etc... Toutes ces données avaient été préalablement passées à la moulinettes par des algorithmes d'I.A. pour réaliser (déjà) des prouesses, permettant par exemple de lâcher un volant pendant de longues portions de trajets. Mais on sentait bien que ce ne serait pas suffisant pour passer le cap. On veut bien laisser notre volant à cette voiture autonome, mais pas complètement.
Tesla, puisqu'il s'agit de cette marque, a travaillé le sujet et Musk, comme à son habitude, a été le premier VRP de ce nouveau produit, en délivrant fin août 2023 une vidéo de 45 minutes le montrant utilisant une nouvelle approche de conduite autonome, le FSD (Full Self driving). Et pendant 45 minutes, même si le PDG a dû intervenir une fois sur le volant (pour un problème de double feu rouge dont l'un est passé au vert) la voiture a, pour tout le reste du trajet, tout fait toute seule !
Une nouvelle approche de conduite autonome, le FSD (Full Self driving)
Le principe ? Tout simplement le développement d'une intelligence artificielle différente, simulant "juste" un conducteur. On dit que les choses belles enferment une part de simplicité. Il faut avouer qu'ici, l'idée est belle en même temps que simple. En effet, l'IA du FSD utilise les huit caméras de la voiture et seulement elles ! Pas de GPS, pas de radar LIDAR, pas de carte préenregistrée. Non, rien d'autre que ce qu'il existe déjà.
L'IA du FSD utilise les huit caméras de la voiture et seulement elles ! Pas de GPS, pas de radar LIDAR, pas de carte préenregistrée
Ce qui veut dire, déjà, que ce système pourrait être téléchargeable demain (oui, demain, ou même tout à l'heure, ça dépend quand vous lirez ce texte !) dans toutes les Tesla, du moment que la législation du pays autorisera la conduite autonome de niveau 5.
Cette IA réussi effectivement, grâce à la vision à 360° des voitures Tesla, à jouer le rôle d'un conducteur, analysant chaque seconde les différentes situations qui surviennent, exactement de la même manière que le ferait un chauffeur de taxi. La grosse différence tout de même, c'est que l'IA, elle, ne sera jamais fatiguée, voit tout et ce à tout moment, sans jamais être ivre ou déconcentrée par un SMS...
Tesla prend ici une avance considérable sur ses concurrents avec un système global et homogène, dont j'avais déjà parlé, comparant une Tesla à un iPhone (je vous renvoie à ce post ici...). Commercialement parlant, c'est un coup de génie, car Musk maitrise ici le hardware ET le software, encore une fois sur le même modèle qu'Apple. On peut prédire que le robot de Tesla prendra le même chemin, vraissemblablement avec le même type d'IA, qui devrait être basé sur un système là encore copié d'Apple, l'abonnement. La voiture autonome, comme le robot doué d'IA, pourraient bien être proposés en système d'abonnement. Vous achetez la matière, et vous louez le programme. Vous louez aujourd'hui de la musique sur iPhone, demain, ce sera une IA de conduite ou l'intelligence de votre robot, à la carte.
Vous achetez la matière, et vous louez le programme. La voiture autonome, comme le robot doué d'IA, proposés en système d'abonnement ?
Il faut malheureusement s'attendre à ce que l'Europe, arc-boutée sur ses normes, seule réponse défensive à l'assaut des IA étrangères, fasse encore de la résistance pendant que d'autres liront leur journal en Tesla autonome tandis que leur robot préparera la cuisine tout en récitant la pensée aristotélicienne ou du La Fontaine aux enfants ...
Ce serpent, à la manière de la fin du Petit Prince, nous emportera...
Stéphan Le Doaré
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